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Le droit du Prête-Plume

Le droit du Prête-Plume

Chronique Juridique, Emmanuel Pierrat

« Il était temps que le terme « nègre » (littéraire) soit considéré comme inapproprié pour désigner la fonction ou le métier d’écrivain de substitution. Cela ne change rien sur le statut des « prête-plumes »: le Droit reste complexe.

Le Ministère de la Culture et de la Communication a fait parvenir, lundi 13 novembre 2017, un courrier au CRAN (le Conseil Représentatif des Associations Noires), qui l’avait saisi sur l’utilisation du terme « nègre » dans le milieu de l’édition et l’histoire de la littérature.

Il était temps, puisque cela fait longtemps que les pâtisseries proposent des « meringues au chocolat » et non plus des « têtes de nègre »…

C’est Eugène de Mirecourt qui, dans son pamphlet, par ailleurs savoureux, intitulé Maison Alexandre Dumas & Cie, fabrique de romans, qui a lancé le terme en 1845.

« Dépréciatif, péjoratif, raciste, vieilli »

Le 17 mai 2017, la Commission d’enrichissement de la langue française, qui travaille sous l’égide du ministère de la Culture, a livré une recommandation « sur les expressions équivalentes à « nègre (littéraire) » : « Dans l’ensemble des dictionnaires d’usage de la langue française actuels, le mot « nègre », employé pour désigner une personne de couleur, étant associé à l’esclavage, est qualifié de dépréciatif, péjoratif, raciste, vieilli… »

Elle rappelle qu’« il se trouve que dans le domaine de l’édition, depuis au moins le XVIIIe siècle, est qualifiée de « nègre » la personne chargée d’écrire un texte publié sous la signature d’une autre personne. Dans ce sens, l’usage de « nègre (littéraire) » perdure, mais il est de plus en plus souvent assorti de guillemets. Il arrive par ailleurs que l’on rencontre en français le terme anglais ghost writer. »

Ils proposent donc, « considérant que le terme « nègre (littéraire) » est inapproprié pour désigner la fonction ou le métier d’écrivain de substitution, il est proposé, après consultation des membres de la Commission d’enrichissement de la langue française, d’employer le terme « prête-plume », notamment utilisé en Amérique du Nord, ou encore, en fonction des contextes, les termes « auteur ou écrivain ou plume cachée », voire « auteur ou écrivain ou plume de l’ombre ». »

Statut variable

En droit, le statut des prête-plumes est complexe. Si le prête-plume est le véritable auteur du texte, ou un des coauteurs, il garde toujours la possibilité de révéler son rôle et d’exiger la mention de son nom en tant qu’auteur. La force du droit moral – en l’occurrence le droit au respect du nom – est telle que toute autre considération vient en second lieu. Il serait illusoire pour un éditeur de croire que la signature d’un contrat de « prête-plume » – c’est-à-dire de louage de services –, même assortie d’une clause lui faisant obligation de ne pas se dévoiler, puisse empêcher le prête-plume de révéler son identité et d’obtenir l’attribution des droits qui lui sont reconnus au titre de la propriété littéraire et artistique.

La preuve sera d’autant plus facile à apporter par le prête-plume que l’éditeur lui aura versé de véritables droits d’auteur. Et le « faux » auteur, c’est-à-dire celui qui devait signer seul le livre, ne peut valablement reprocher à l’éditeur de faire figurer le nom du prête-plume en qualité de coauteur.

En 1859, Maquet perdit en appel un retentissant procès destiné à faire reconnaître sa paternité de nombreux romans d’Alexandre Dumas. La jurisprudence a depuis lors fortement évolué en faveur des prête-plumes et n’admet donc plus de nos jours la validité des clauses par lesquelles ils renoncent à voir leur nom figurer sur le livre.

L’article L. 113-1 du Code de la Propriété Intellectuelle dispose cependant que « la qualité d’auteur appartient, sauf preuve contraire, à celui ou à ceux sous le nom de qui l’œuvre est divulguée ». Le prête-plume devra donc prouver son rôle dans le processus de création. Les proches d’un auteur, qui peuvent l’avoir peu ou prou guidé dans son travail, sont ainsi parfois enclins à vouloir sortir de l’ombre.

Les héritiers de Julia Daudet, épouse d’Alphonse, tout comme la veuve de Jean Bruce, le créateur d’OSS 117, avaient vainement tenté de faire valoir une revendication de cet ordre. Des rewriters, tout comme des correcteurs ou même des imprimeurs se sont également vu dénier le titre de coauteurs. Mais l’existence de manuscrits à quatre mains, de correspondances, le versement d’une rémunération et a fortiori la conclusion d’un contrat avec l’éditeur ne pourront que faciliter la tâche du prête-plume qui cherche à sortir de l’ombre par la voie judiciaire.

Le prête-plume officialisé

Par surcroît, les déboires de certaines signatures connues ont démontré que le recours à un « documentaliste » n’est pas sans risques pour ce qui concerne les éventuels plagiats que celui-ci aura, par malveillance ou par « je-m’en-foutisme », glissés dans sa copie. Bien que disposant en théorie d’une garantie contractuelle, l’éditeur peinera à se retourner officiellement contre un tel soutier de l’édition.

Car le prête-plume pourra souvent lui reprocher, en retour, aussi bien la violation du droit au respect de son nom que l’absence de rémunération proportionnelle aux recettes générées par l’ouvrage.

La seule solution consiste bien évidemment à porter le nom du prête-plume sur le livre (au pire sous la formule « avec la collaboration de ») et à le faire bénéficier d’un pourcentage substantiel sur les ventes.
Il est également possible de prévoir dans le contrat qu’un prête-plume déterminé travaillera de concert avec l’auteur officiel : il a en effet déjà été jugé que celui-ci ne peut alors substituer son propre prête-plume à celui désigné contractuellement.

Enfin, il faut noter que l’accusation d’avoir eu recours aux services d’un prête-plume a été considérée comme diffamatoire à l’occasion de la parution du livre de Simone Signoret, La nostalgie n’est plus ce qu’elle était.»
Source : http://www.livreshebdo.fr/article/le-droit-du-prete-plume

Littérature numérique : de l’approche historique à la création

Littérature numérique : de l’approche historique à la création

Un nouveau MOOC sur Fun MOOC !

À propos du cours

Qu’est-ce que la littérature numérique ? Comment a-t-elle évolué ? Quelles formes peut-elle prendre ? Quelles relations entretient-elle avec l’évolution des technologies d’une part et avec les divers mouvements littéraires d’autre part ? À partir de commentaires d’œuvres, vous découvrirez la richesse des productions littéraires en la matière, de la première génération de texte aux formes plus récentes. Vous verrez comment elle a évolué dans ses techniques et ses conceptions jusqu’à aujourd’hui.
Pré-requis

Ce MOOC ne requiert pas de compétence culturelle, littéraire ou informatique spécifique, ni de prérequis particulier.
Objectifs

L’objectif du MOOC est tout à la fois d’apporter aux apprenants des savoirs et des savoir-faire.

Donner une idée claire de l’historicité du champ de la littérature numérique.
Replacer l’évolution des formes littéraires numériques traitées dans ce MOOC dans son contexte technologique, scientifique, littéraire.
Donner un aperçu des formes de la génération de textes et de l’animation à travers des analyses d’œuvres.
Proposer une approche pratique par la prise en main d’un outil numérique de création et exemples d’utilisation en création littéraire numérique, la plupart des exemples traitant de ceux suggérés dans les programmes officiels du secondaire.
Accompagner les apprenants dans leur prise de possession théorique et pratique des formes traitées dans le MOOC par l’organisation d’ateliers de création.

À qui s’adresse ce MOOC ?

La littérature numérique permet de travailler la langue d’une façon très différente de la littérature imprimée. Elle se prête notamment assez bien à un travail sur une langue étrangère, quel que soit le niveau d’apprentissage. Qui plus est, la fiction hypertextuelle, se prête à des développements sur n’importe quel sujet et matière, par exemple en histoire.

Le MOOC pourra donc notamment intéresser les enseignants du premier degré et ceux du secondaire, toutes matières confondues. Au lycée, par exemple, ils pourront y trouver du matériau pour animer les travaux pratiques encadrés (TPE) à partir d’une pratique de groupe en littérature numérique ou proposer des exercices de création artistique numérique dans le cadre de l’option « Informatique et création numérique ».

Des auteurs qui ont une pratique d’écriture et sont en recherche de nouvelles modalités d’expression pourront également être intéressés par ce MOOC.
Format du cours

D’une durée de 7 semaines et à raison de 2 à 3h par semaine, ce MOOC comprend des analyses d’œuvres et des ressources en ligne. Il comportera 2 questionnaires qui ne donneront pas lieu à une évaluation notée mais qui sont destinés à faire prendre conscience d’un certain nombre de caractéristiques essentielles pour comprendre l’évolution de la réception de cette littérature et les questions culturelles qu’elle pose.
Une partie pratique, le « module 7 – Outil et cas pratique », se déroule en parallèle de l’avancement du cours.

Big data et bestsellers

Big data et bestsellers

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 « En utilisant et en analysant les trillions d’octets de mégadonnées produits chaque jour à travers le monde, Burcu Yucesoy, Xindi Wang, Junming Huang et Albert-László Barabási ont cherché à comprendre ce qui permettait à un livre d’avoir suffisamment de succès pour franchir le cap du best-seller.

Ils ont notamment exploité les listes des meilleures ventes du New York Times de 2008 à 2016 afin d’en tirer une formule qui permettrait de prédire si un livre est en passe ou non de devenir un habitué des meilleures ventes. Ils auraient également la possibilité de définir quels seront les chiffres de vente de ce dernier. Pour ce faire, ils ont analysé les données et trajectoires de ventes de 2 468 titres de fiction et de 2 025 ouvrages de non-fictions.

En comparant les différents titres, classements et résultats, ils en ont conclu que les romans de fiction et les biographies apparaissent plus fréquemment dans ces listes que les autres genres. Les livres dont les ventes connaissent un bon démarrage ont aussi plus de chance de rester sur ces listes plus longtemps. Ainsi pour les best-sellers, la première impression serait donc la bonne.

« Le plus surprenant dans les résultats a été de découvrir un schéma universel pour les ventes de livres : les best-sellers grand format, qu’importe leur genre, suivent tous une trajectoire de vente dirigée par des facteurs similaires, affirme le professeur Albert-László Barabási, auteur principal de l’étude. Cela nous a permis de créer une modélisation statistique à même de prévoir les ventes d’un livre, en se basant sur ses premiers chiffres de vente ».

Il ajoute, chez EurekAlert : « L’analyse des caractéristiques d’un bestseller et la découverte de la nature universelle des schémas de ventes et de leurs forces directrices sont des travaux déterminant pour une meilleure appréhension de l’industrie du livre, et de manière plus générale, la manière dont notre société interagit avec les produits de l’industrie culturelle. »

Clef du succès : les qualités essentielles qui font un best-seller

Les chercheurs précisent néanmoins que cette formule miracle ne tient pas compte d’évènements spéciaux comme les prix qu’un livre peut recevoir, les adaptations cinématographiques dont il peut faire l’objet et la publicité que l’engouement d’une célébrité peut apporter à un ouvrage.

Maintenant, rendez-vous à Noël pour fêter la publication de notre roman de fiction, un polar très mystérieux qui deviendra à coup sûr un succès. En attendant, vous pouvez lire le rapport de cette étude dans son intégralité ici. »

 Fasseur Barbara

Source : https://www.actualitte.com/article/monde-edition/des-scientifiques-ont-trouve-la-recette-du-best-seller-maison/88417

Étude en anglais : https://epjdatascience.springeropen.com/articles/10.1140/epjds/s13688-018-0135-y

Le clavier bépo francophone, ergonomique et libre

Le clavier bépo francophone, ergonomique et libre

Le clavier bépo francophone, ergonomique et libre
« L’arrangement des touches de la disposition bépo est basé sur une étude statistique de la langue française. Les lettres les plus fréquentes sont placées sur la rangée de repos ce qui permet de limiter les efforts et donc la fatigue musculaire. La frappe devient plus confortable ce qui réduit les risques de troubles musculosquelettiques.
La disposition de clavier bépo est disponible pour la plupart des systèmes d’exploitation ; les pilotes de clavier sont disponibles sur les pages d’installation et la page apprentissage est une aide précieuse pour vous lancer. Pour approfondir le sujet vous pourriez également souhaiter jeter un œil aux différents claviers et périphériques ergonomiques ou encore visiter la page consacrée à l’ergonomie du poste de travail.»

Plus d’information ici : http://bepo.fr/wiki/Accueil