France Culture, LSD la série documentaire, 03/06/19 :
« Lorsque que Claude Lévi-Strauss écrit en ouverture de son livre Tristes tropiques « Je hais les voyages et les explorateurs », il souhaite choquer, mais il souhaite aussi que l’on parle un peu plus des peuples, un peu moins des aventuriers.
On le lit,dans tous les récits de voyage, cette certitude de l’européen d’être supérieur parce que chrétien. C’est le christianisme qui gouverne le fait d’aller voir l’autre, qui suscite un regard curieux mais qui est une humanité qu’il faudra amener à un autre niveau de civilisation et qu’il faudra christianiser. Tout ça gouvernent le regard jusqu’à la fin de l’époque coloniale c’est-à-dire aux abords du XXe siècle. Marie-Hélène Fraïssé
Mais qui raconte ces peuples ? Qui raconte le monde ?
J’ai des livres sur les cartes, des vieilles cartes, ça me fait complètement rêver, parce qu’on voit des pays, des territoires apparaître avec beaucoup d’erreurs. J’aime beaucoup ces erreurs parce que les voyageurs vont vers un inconnu qui est mal cartographié. Ils croient trouver quelque chose et ils vont trouver autre chose. Marie-Hélène Fraïssé
Des salles d’archives où sont conservés les manuscrits des explorateurs aux librairies de voyage, en passant par la discothèque d’un passionné de 78 tours de sons du monde, nous embarquons pour une navigation sonore dans une histoire de la littérature de voyage.
Les archivistes comptent en mètre linéaire, donc on a à peu près 38 km d’archives à l’ANOM. Isabelle Dion
Avec
Thomas Henry, collectionneur de 78 tours Ceints de bakélite
Isabelle Dion, directrice des Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM)
Marie-Hélène Fraïssé, auteur, grand-reporter
Jean-Marc Durou, photographe et auteur
Tristan Savin, auteur, éditeur de la revue Long Cours
Emeric Fisset, auteur et fondateur des éditions Transboréal
Catherine Domain, fondatrice de la librairie Ulysse
Emmanuelle Fournier, voyageuse à moto
Une série documentaire de Arnaud Contreras, réalisée par Jean-Philippe Navarre, mixé par Alain Joubert
Bibliographie
L’Eldorado polaire de Martin Frobisher, Marie-Hélène Fraïssé (éd. Albin Michel)
L’Ivresse de la marche – Petit manifeste en faveur du voyage à pied, Emeric Fisset ( éd. Transboréal) »
À écouter ici : https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/raconter-le-monde-14-une-histoire-de-la-litterature-de-voyage
« Naïma Murail Zimmermann est autrice d’une quarantaine d’ouvrages. Membre de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et de la Ligue des auteurs professionnels, elle livre ici un récit sans fard du quotidien d’auteur, de la réalité des pratiques de rémunération, et le revendique haut et fort : écrire est un métier. Et qui dit métier, dit également encadrements pour rééquilibrer des rapports de force profondément déséquilibrés.
Naïma Murail Zimmermann
J’ai récemment rencontré un auteur dont le texte d’album venait d’être accepté chez un éditeur bien connu. Assez vite, la discussion en vient à la rémunération qu’on lui propose (les conversations entre auteurs et autrices sont souvent plus prosaïques qu’on ne l’imagine).
Il m’apprend alors qu’il va avoir 2 % de droits sur le prix de vente HT de l’album.
2 %. Prenez un album et essayez de faire le calcul de ces 2 % en centimes. Déprimant, pas vrai ?
Peu de gens s’imaginent à quel point l’auteur touche peu sur les ventes de la plupart de ses ouvrages. Lorsqu’on révèle nos pourcentages aux lecteurs (voire aux libraires), c’est souvent la stupéfaction. En réalité, les « droits d’auteur » recouvrent des réalités très diverses d’un éditeur et d’un auteur à l’autre. Au cours de ces deux dernières années, on m’a proposé des pourcentages allant de 0,5 % à 10 %. Pourquoi ? Parce que les droits perçus par l’auteur ne sont pas encadrés juridiquement. Il n’y a aucun minimum légal.
Face à cette situation, les auteurs se retrouvent souvent isolés et très démunis. Si on ne travaille pas avec de nombreuses maisons d’édition, il est difficile de se faire une idée du pourcentage « juste ». De savoir que certains éditeurs proposent 10 % progressifs jusqu’à 14 % et que, même si les pourcentages ont tendance à reculer, c’était là le pourcentage moyen en littérature « adulte » il y a encore quelques années. Il est aussi difficile d’avoir une sécurité financière suffisante pour bloquer des semaines, voire des mois, en négociations.»
Découvrir la totalité de l’article ici : https://www.actualitte.com/article/tribunes/la-passion-de-l-auteur-ou-pourquoi-tout-travail-merite-10-meme-si-on-l-aime/95152
Cet article de Maxime Desgranges, paru sur le site ActuaLitté, vous donnera sans doute l’envie de lire l’ouvrage de John Gardner, The art of fiction – notes pratiques à l’intention des jeunes écrivains. (uniquement disponible en anglais).
Extrait : « Gardner estime qu’une bonne description ne peut se borner à indiquer au lecteur où l’action se déroule, dans quel cadre et quelle atmosphère, s’il fait beau, s’il pleut, etc. Une bonne description doit aller plus loin : elle constitue un moyen de descendre loin dans l’inconscient de l’écrivain, pour y trouver des indices à propos des questions que sa fiction doit poser, et, avec un peu de chance, le guider vers les réponses. Il ne s’agit pas simplement de décrire une ferme, il faut évoquer une ferme décrite par quelqu’un avec une humeur particulière, des sentiments particuliers, intriqués dans une façon de voir le monde à ce moment donné. Pour cela, il doit user de la force symbolique des images qu’il utilise dans sa description. Il lui faut découvrir le signifiant des choses et les communiquer, ce qui pour l’écrivain constitue un seul et même acte.»
Article : https://www.actualitte.com/article/livres/l-art-de-la-fiction-notes-pratiques-a-l-intention-des-jeunes-ecrivains/94745
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